Lorsque nous lisons les Évangiles, il devient très clair que le Seigneur s’opposait aux pharisiens, tout comme les pharisiens s’opposaient à lui. Pourtant, étant donné que les pharisiens constituaient un groupe religieux, on pourrait s’attendre à ce qu’ils comprennent facilement le message du Seigneur. Mais hélas, ceux qui étaient censés saisir le message du Mashiah sont passés à côté.

Les pharisiens faisaient partie des trois principaux courants juifs, aux côtés des sadducéens et des esséniens. Leur mouvement semble avoir émergé en réaction contre l’inclination de certains Juifs pour les coutumes grecques. Ils ont fini par dominer la vie religieuse des Juifs, défendant la doctrine de la prédestination, croyant à l’immortalité de l’âme, ainsi qu’aux récompenses et au jugement éternels. Les premiers pharisiens se distinguaient par leur droiture et leur courage, car à l’origine, c’étaient des hommes désireux de maintenir le réveil spirituel initié sous Esdras. Cependant, avec le temps, ils se sont égarés dans de nombreuses pratiques. Yohanan le Baptiste les a même qualifiés de « race de vipères », bien qu’il y ait parmi eux des hommes sincères, tels que Nicodème, Paulos ou Gamaliel.

Les pharisiens étaient donc un groupe de personnes se présentant comme les défenseurs de la parole d’Elohim, mais qui, en réalité, combattaient l’œuvre du Seigneur. Même si les pharisiens de cette époque-là semblent avoir disparu, l’esprit qui les animait est malheureusement encore bien vivant aujourd’hui. C’est ce que nous appelons ici les « pharisiens aujourd’hui », en d’autres termes, les chrétiens d’aujourd’hui qui vivent comme les pharisiens. Les pharisiens avaient une vision de la vie et du Créateur opposée à celle du Seigneur, mais ils étaient pourtant convaincus de mieux savoir que lui.

Alors, es-tu un pharisien aujourd’hui ? Il peut parfois être difficile de le reconnaître ou de l’admettre. Voici une liste, tirée de la Bible, de certaines caractéristiques qui peuvent nous aider à nous examiner.

1. Les pharisiens aiment plaire aux hommes.

« et ils font toutes leurs œuvres pour être vus des humains. Ainsi, ils portent de larges phylactères et de longues franges à leurs vêtements. » Mattithyah (Matthieu) 23:5

Les pharisiens d’aujourd’hui bâtissent leurs ministères ou leurs vies en fonction des autres. Ils sont prêts à toutes sortes de compromis pour être acceptés par les autres. Leurs actions ou leurs prédications visent à plaire, dans le but d’obtenir le plus de  » likes « . Comme quelqu’un l’a dit : « Si le Seigneur Yéhoshoua avait prêché le même message qu’eux, il n’aurait pas été crucifié. »

Les pharisiens cherchent davantage la gloire des hommes que celle du Seigneur. Ils préfèrent l’approbation humaine à celle du Créateur. Un pharisien peut calomnier les autres pour être bien vu et même mentir simplement pour paraître comme une bonne personne. Ils se préoccupent d’abord de ce que les autres vont penser, avant de se soucier de ce que le Père pense réellement. Leur comportement est guidé par l’opinion de la foule, non par la volonté du Seigneur.

Les pharisiens ne cherchent pas à connaître la volonté du Seigneur, mais s’inquiètent avant tout du regard des hommes, des anciens ou de la foule. Ils sont prêts à désobéir au Seigneur, par peur d’être jugés ou par crainte de la réaction d’un autre.

«Car maintenant est-ce la faveur des humains que je désire, ou celle d’Elohîm ? Ou est-ce que je cherche à plaire aux humains ? Car si je plaisais encore aux humains, je ne serais pas un esclave du Mashiah.» Galates 1:10

2. Les pharisiens mettent l’accent sur l’apparence.

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, alors qu’au-dedans, ils sont pleins de pillage et de manque d’auto-contrôle. Pharisien aveugle ! Nettoie premièrement l’intérieur de la coupe et du plat, afin que l’extérieur aussi devienne pur. » Mattithyah (Matthieu) 23:25-26

Les pharisiens se préoccupent des apparences et de l’image qu’ils projettent aux autres, mais ils négligent l’état véritable de leur cœur. Ce sont des hommes qui affichent un comportement exemplaire, alors même que leur cœur aspire simplement à impressionner l’humain. Les pharisiens peuvent vous sourire tout en vous haïssant. Ils peuvent vous appeler frère ou sœur, mais ne se privent pas de vous calomnier dans les coulisses. Ils sont obsédés par l’image qu’ils projettent aux yeux des autres, plutôt que de se soucier de leur relation avec le Seigneur.

Les pharisiens d’aujourd’hui vivent leurs vies en fonction du nombre de « likes » ou de “vues” sur Internet. Ils pensent qu’être populaire équivaut à être agréables au Seigneur. Ils mesurent l’impact de leurs ministères, non pas à travers des vies transformées, mais au nombre de « likes ». Ces pharisiens acceptent une partie de l’Évangile, comme la protection du Seigneur ou l’onction pour chasser les démons, mais refusent de vivre l’autre partie de l’Evangile comme le brisement, la simplicité ou la sanctification du cœur.

3. Les pharisiens ne reconnaissent pas l’œuvre du Seigneur.

« Mais les pharisiens ayant entendu cela, disaient : Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzéboul, le chef des démons. » Mattithyah (Matthieu) 12:24

Les pharisiens savaient que le Seigneur agissait par l’Esprit d’Elohim, mais à cause de leurs préoccupations charnelles, ils étaient prêts à combattre l’œuvre du Seigneur. Leur attachement aux coutumes et traditions les empêchait de saisir pleinement l’œuvre du Père. Parce qu’ils aimaient la gloire des hommes plutôt que celle d’Elohim, ils refusaient les œuvres d’Elohim pour défendre leurs intérêts personnels. Les pharisiens n’étaient pas préoccupés par l’œuvre d’Elohim ; ils avaient mis en place des systèmes pour dépouiller les plus faibles. L’Évangile du Seigneur allait donc à l’encontre de leurs ambitions. C’est pourquoi ils ont rejeté l’œuvre d’Elohim, bien qu’au fond d’eux-mêmes, ils savaient que c’était Elohim qui agissait.

4. Les pharisiens ne reconnaissent pas leurs contemporains.

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous bâtissez les tombes des prophètes et vous ornez les sépulcres des justes, et vous dites : Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas associés à eux pour verser le sang des prophètes. Ainsi vous témoignez contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Et vous achevez de remplir la mesure de vos pères. » Mattithyah (Matthieu) 23:27-31

Les pharisiens ont du mal à reconnaître la valeur de leurs proches ou de leurs contemporains. Cela peut être par crainte que d’autres personnes attirent l’attention ou pour d’autres raisons qui leur sont propres. Ils s’imaginent être les seuls dignes de reconnaissance. Ils préfèrent honorer les morts ou ceux qui sont éloignés, mais si ces mêmes personnes vivaient encore près d’eux, ils ne leur accorderaient pas autant d’importance. Pourtant, il est évident que si nous nous estimons bons, d’autres individus de valeur existent aussi dans notre génération. Yéhoshoua a témoigné en faveur de Yohanan le Baptiste, tout comme Yohanan a témoigné en faveur de lui. Ils n’ont pas attendu que l’un ou l’autre meure pour le faire, mais l’ont fait alors qu’ils vivaient ensemble dans le même pays et à la même époque.

Il ne s’agit pas ici de valider la spiritualité des autres, ni de ces collaborations charnelles où des pasteurs « mafieux » s’unissent pour se congratuler et séduire un plus grand nombre. Il s’agit plutôt d’avoir un cœur humble, capable de reconnaître que le Seigneur peut agir à travers d’autres personnes et qu’il a choisi d’autres vases, qu’ils soient proches ou éloignés de nous, pour accomplir Son œuvre en ce temps.

5. Les pharisiens jugent les autres avec une sévérité qu’ils ne s’appliquent pas à eux-mêmes.

« Alors les scribes et les pharisiens lui amènent une femme surprise en adultère et, l’ayant placée au milieu, ils lui disent : Docteur, cette femme a été prise sur le fait, commettant adultère. Or Moshé nous a ordonné dans la torah de lapider de telles personnes. Toi donc, qu’en dis-tu ?(….) Et comme ils continuaient à l’interroger, s’étant relevé, il leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle(…). Mais Yéhoshoua s’étant relevé, et ne voyant plus que la femme, il lui dit : Femme, où sont tes accusateurs ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? Et elle dit : Personne, Seigneur. Et Yéhoshoua lui dit : Je ne te condamne pas non plus : va, et ne pèche plus. » Yohanan (Jean) 8:3-11

Les pharisiens minimisent leurs propres fautes pour mieux amplifier celles des autres. Ils sont capables de traiter les autres avec dureté, mais lorsqu’il s’agit d’eux-mêmes, ils trouvent des excuses. Pour eux, les fautes des autres relèvent de leur propre responsabilité, tandis que les leurs deviennent des épreuves envoyées par le Seigneur. Ils sont même capables de trouver des versets pour tenter de justifier leurs péchés, mais jugent les autres avec une sévérité extrême. En aucun cas, il ne s’agit de cautionner ou d’accepter le péché dans la vie des autres. Mais il ne faut pas non plus souligner les péchés des autres alors que nous faisons les mêmes choses. 

« Et pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment diras-tu à ton frère : Permets que j’ôte de ton œil cette paille, et voici que la poutre est dans ton œil ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil ! Alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère.»  Mattithyah (Matthieu) 7: 3-5

Il faut donc d’abord enlever sa propre poutre avant de retirer la paille chez l’autre. La poutre, rappelons-le, est plus lourde que la paille. 

6. Les pharisiens annulent la parole du Seigneur au profit de leurs propres traditions.

« Mais c’est en vain qu’ils m’adorent, en enseignant des doctrines qui sont des commandements humains. Car, laissant de côté le commandement d’Elohîm, vous retenez la tradition des humains : le lavage des cruches et des coupes, et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. » Markos (Marc) 7:7-8

Les pharisiens ne se demandent plus si ce qu’ils font est biblique. Tant que cela est en accord avec la société, ils le font. Ils préfèrent suivre des “principes”, même si ceux-ci sont en désaccord avec la parole du Seigneur. Les pharisiens montrent un zèle pour les traditions des hommes qu’ils n’ont pas pour obéir au Seigneur. La parole d’un aîné ou d’un père dans la foi les fait agir promptement, mais la parole du Seigneur n’a pas le même poids à leurs yeux.

Les pharisiens sont prêts à pratiquer des traditions familiales, comme la dot et d’autres coutumes, même si celles-ci n’ont aucun fondement biblique. Ils trouveront toujours un argument pour justifier leur désobéissance au Seigneur. Ils continueront à pratiquer des choses sans même se demander si cela est écrit dans la Bible. Ils continuent à payer la dîme, même si aucun verset dans la Nouvelle Alliance ne l’exige, simplement parce que ce sont des pratiques qu’ils ont apprises et entendues de leurs « pères dans la foi », oubliant ainsi le commandement du Seigneur.

7. Les pharisiens aiment les honneurs.

« Malheur à vous, pharisiens ! Parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues et les salutations sur les places du marché » Loukas (Luc) 11:43

Les pharisiens aiment les belles paroles, les titres honorifiques et les places d’honneur. Ils apprécient d’être vus et reconnus en public. Si les pharisiens de l’époque aimaient les premières places, ceux de notre époque peuvent préférer les dernières, selon l’endroit où l’honneur est le plus grand.

C’est pourquoi tous ceux qui organisent des concerts avec des places VIP, classifiant les gens en fonction de ce qu’ils peuvent rapporter, en plaçant les plus riches à l’avant et reléguant les pauvres à l’arrière, sont eux aussi des pharisiens d’aujourd’hui. Ils organisent des concours entre chrétiens pour montrer qui chante le mieux. Cela aussi est une forme de glorification personnelle, ce qui constitue une caractéristique des pharisiens.

Les pharisiens font tout pour être vus, acclamés et acceptés par les autres. Leurs actions sont guidées par une quête constante de validation. Si ce qu’ils disent ou font n’est pas reconnu ou accepté, ils ne seront pas satisfaits. Si tu veux être l’ami d’un pharisien, tu devras toujours lui dire ce qu’il veut entendre. Le jour où tu lui diras quelque chose qui ne lui plaît pas, tu deviendras une mauvaise personne à ses yeux.

« Et il leur dit : Vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les humains, mais Elohîm connaît vos cœurs. C’est pourquoi, ce qui est élevé parmi les humains est une abomination devant Elohîm. » Loukas (Luc) 15:16

8. Les pharisiens cherchent toujours les erreurs chez les autres.

« Ils lui disaient donc : Comment tes yeux ont-ils été ouverts ? Il répondit et dit : Un humain appelé Yéhoshoua, a fait de l’argile et m’a oint les yeux, et m’a dit : Va au réservoir de Siloé et lève-toi. Or étant allé et m’étant lavé, j’ai recouvré la vue. Alors ils lui dirent : Où est-il celui-là ? Il dit : Je ne sais pas. Ils amenèrent aux pharisiens celui qui auparavant avait été aveugle. Or c’était un shabbat quand Yéhoshoua avait fait de l’argile et lui avait ouvert les yeux. Alors les pharisiens lui demandèrent de nouveau comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit : Il a mis de l’argile sur mes yeux, et je me suis lavé, et je vois. » Yohanan (Jean) 9:10-15

Les pharisiens chercheront toujours à trouver quelque chose de négatif. Ils peuvent t’encourager, cependant, il y aura toujours un “mais” à la fin. Les pharisiens parlent peu lorsque tout va bien, mais dès que quelque chose ne va pas, ils trouveront toujours de quoi critiquer.

Ils ne se contentent pas de bénir le Seigneur pour ses bienfaits ; ils cherchent toujours ce qui ne va pas. Les pharisiens se focalisent sur ce qui n’a pas été fait, oubliant ce qui a été accompli. Ils manquent tout simplement de reconnaissance, car ils ont du mal à apprécier les autres.

9. Les pharisiens n’iront pas au ciel.

Si, en lisant cet article, tu te surprends à voir les autres plutôt que toi-même à chaque point ou sur certains aspects, cela pourrait être un signe que des racines de pharisianisme se cachent en toi. Il est important de noter que si quelqu’un nous dit la vérité, cela ne fait pas de lui un pharisien. De même, refuser de se corrompre ou éviter les mauvaises compagnies pour préserver son intégrité ne fait pas de quelqu’un un pharisien. Être pharisien, c’est avant tout une disposition de cœur qui influence notre conduite et notre manière de vivre, un état d’esprit qui nous fait passer à côté de l’œuvre du Seigneur et manquer sa visitation.

« Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Parce que vous fermez le Royaume des cieux aux gens ! Vous n’y entrez pas vous-mêmes et vous ne laissez pas entrer ceux qui veulent y entrer. »  Mattithyah (Matthieu) 23:13

Les pharisiens n’entreront pas dans le Royaume des cieux, car être pharisien, c’est demeurer dans le péché, l’incrédulité, et s’opposer à l’œuvre du Seigneur, parfois même sans en avoir conscience. Il est donc temps d’arracher ces racines en nous, de nous dépouiller d’une vie charnelle afin de nous préparer à la rencontre de l’Époux.

Cet article n’a pas pour but de nous donner des éléments pour identifier les pharisiens autour de nous, mais plutôt de nous aider à reconnaître et chasser le pharisien qui peut se cacher en nous. En réalité, nous agissons tous un peu comme des pharisiens parfois, car le pharisaïsme est une manifestation de la chair. Si nous agissons parfois selon la chair, c’est que nous manifestons aussi certains traits du pharisaïsme. Être pharisien, c’est marcher selon la chair et non selon l’Esprit. Yéhoshoua veut purifier nos cœurs de toutes ces impuretés : cette manière charnelle de voir, cette quête de reconnaissance et de gloire personnelle. Il veut déraciner tous ces mauvais désirs en nous et nous donner un cœur pur.

Le pharisaïsme nous prive de vivre la gloire du Seigneur ! Si Paulos, qui était un pharisien, a pu être transformé, alors nous aussi pouvons accéder à cette vie nouvelle. Vivons pleinement sous l’influence du Seigneur, apprenons à connaître son cœur, recherchons à lui être agréables, et dépouillons-nous de la chair. Ainsi, le Saint-Esprit pourra être le Maître de tout.

« Et je rends grâce à celui qui m’a fortifié, à Yéhoshoua Mashiah, notre Seigneur, de ce qu’il m’a jugé fidèle en m’établissant dans le service, moi qui auparavant étais un blasphémateur, un persécuteur et un homme insolent. Mais j’ai obtenu miséricorde parce que j’agissais par ignorance, étant dans l’incrédulité. » 1 Timotheos (1 Timothée) 1:12-13

Pour être délivré de la manière de voir et de vivre des pharisiens, il nous faut une véritable rencontre avec Yéhoshoua ha Mashiah. Aucun homme ne peut, par ses propres forces, se libérer de la vie charnelle, de l’orgueil, de la recherche de l’approbation des hommes, et de l’envie de plaire. Mais Yéhoshoua peut nous en délivrer.

Sans un dépouillement des racines du pharisaïsme, nous manquerons le ciel. L’heure est donc à la repentance totale.

«Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit : Progénitures de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui est imminente ? Produisez donc des fruits convenables à la repentance»  Mattithyah (Matthieu) 3:7-8

Shalom et grâce !

Y. Gerol